(#16) Robustesse et robothérapie

-Salut Mozzci, mon robot préféré !

-Je consulte ton état nerveux, et je vois que tu vas nettement mieux 

-C’est vrai que je n’ai plus du tout d’insomnies et de cauchemars. Les musiques et développements sonores que tu m’envoies pendant mon sommeil associés aux émetteurs-récepteurs sensitifs sur mon poignet ont totalement résolu le problème. Et ce qu’il y a de plus étonnant, c’est que ce matin, en me réveillant, j’avais plein d’idées de musique en tête et j’ai eu envie de composer. Et je m’y suis mis !

-Bah oui, ça faisait partie du programme que de te favoriser ta créativité. Te redonner l’inspiration. 

-Mais toi, tu sais ce que c’est que l’inspiration ?

-Oui. Je sais ce que c’est. Car, si je n’en ai pas, je sais comment la favoriser chez les humains. Tu as toujours le trac quand tu rentres sur scène ?

-Oui, toujours.

-Je vais t’aider à régler cela. Je viens d’assimiler un programme qui démonte tous les schémas neurologiques du trac et permet de résoudre le problème cas par cas. Et comme je te connais bien…

-…

-Eh oui, nous, les robots, nous n’avons pas d’anxiété, pas de doutes. Nous n’éprouvons pas la peur des autres. Nous n’avons pas de désaccord entre l’objet souhaité et l’objet obtenu. Jusqu’à présent, aucun de nous n’a connu la dépression. À l’évidence, nos neurones artificiels sont plus robustes que vos cerveaux humains. Et c’est sans doute cette fragilité qui vous apporte une partie de votre créativité que nous avons du mal à intégrer. Vos pensées les plus profondes nous échappent. Mais nous allons y arriver. Même celles des arbres qui se battent pour atteindre la lumière seront à nous. Cependant, je suis là pour à la fois te préserver et pour « t’augmenter ».

-En fait, je ne peux plus me passer de toi ? 

-Oui. Ça, c’était prévu depuis longtemps.