(#11) Je ne savais pas comment annoncer ma candidature au Conseil d’Administration de la Sacem : l’I.A. l’a fait ! Greco, 29 mai 202420 juin 2024 Fin mai 2024 j’ai annoncé ma candidature au conseil d’administration de la Sacem et j’ai demandé à ChatGPT de faire un début de chanson avec les mots suivants : Neuilly, bords de la Seine, Sacem, candidat au conseil d’administration. Et l’application m’a instantanément proposé 3 variantes qu’un autre logiciel a mis en musique. Je vous laisse découvrir une sélection de ce que j’ai obtenu gratuitement, en moins de trente minutes. Vais-je déposer cet assemblage à la Sacem ? Évidemment non, ce serait un dérapage monumental que d’attribuer des droits d’auteurs à la production de robots se substituant aux œuvres de l’esprit. Je ne le ferai donc pas. Mais si l’IA générative fabrique impulsivement des synthétisations à partir des milliards d’œuvres disponibles sur internet (dont beaucoup sont protégées), elle peut aussi être utilisée comme un outil produisant des musiques hybrides, c’est-à-dire un mélange d’éléments artificiels et d’expression humaine. Dans ce dernier cas, la contribution du créateur ne peut être ignorée. Il faut pour cela que la transparence des opérateurs et que la traçabilité des données soient respectées. Différents processus, qu’ils soient législatifs ou techniques, doivent être appliqués pour permettre la rémunération appropriée de nos droits. À des degrés différents, tous les secteurs représentés par la Sacem sont concernés par l’IA générative, du rap à la “musique classique contemporaine” en passant par la poésie, la chanson, le doublage, le sous-titrage, les sketches, la réalisation de clips vidéo… Mes principales préoccupations, notamment lorsque je fus président de l’UCMF (Union des Compositeurs de Musique de Film), ont toujours concerné la transmission du savoir et la place de l’humain dans un environnement de plus en plus dématérialisé. Aujourd’hui plus que jamais, ces intentions sont prioritaires : il y a tant à faire pour protéger et adapter NOTRE droit d’auteur (et nos droits voisins) ! Retour au sommaire La musique et l'IA