(#5) Adopte un compo ! Greco, 3 avril 202428 avril 2024 Accueille Mozart et demande lui de composer ce que tu veux. Comme s’il était encore vivant… – Va sur adopteuncompo.ai* et rentre “Mozart”. C’est dingue ! C’est comme s’il débarquait chez toi pour créer la musique que tu veux. Et il te compose, avec son génie, des musiques dans la forme et le style que te veux. C’est comme si tu l’avais adopté. Bref, tu te rends maître de son univers ! – Je peux faire pareil avec Avicii ou Gainsbourg ? – Là, c’est un peu plus compliqué, car c’est ultra-protégé. Il y aura forcément des applications qui permettront d’extraire leurs références stylistiques et de les adopter. Cela serait surement payant. Ou piraté… Mais essaye d’abord avec Mozart ou Beethoven, tu verras. – Le droit moral en prend un sacré coup, non ? Ça va pas trop loin, tout ça ? – Il faut vivre avec son temps ! Tu sais, au 18 et 19e siècle, beaucoup de compositeurs se sont inspirés de leurs prédécesseurs, voire de leurs contemporains. Le droit d’auteur n’existait pas, les œuvres n’étaient pas vraiment protégées et tout se mélangeait. Comme avec l’IA… – Sauf que les compositeurs, quand ils n’étaient pas rémunérés par leurs mécènes et leurs éditeurs, ils mouraient dans la misère et dans l’oubli. Quand Bach, Haendel, Mozart, Beethoven, etc. s’inspiraient les uns les autres, ce n’était pas du plagiat mais un hommage, acte admiratif et raisonné qui ne nourrissait aucune entreprise de profit et surtout ne faisait pas croire aux auditeurs que ceux-ci étaient les créateurs de ce qu’ils entendaient ! Il n’y avait aucune manipulation collective et pour cause : il n’y avait pas d’argent à la clef. Et on se servait des modèles pour faire mieux ou différent, mais en les respectant. – Oui, mais la musique classique, elle était très élitiste. Elle ne concernait qu’une toute petite partie de la population. Aujourd’hui, avec l’IA, c’est le monde entier qui peut accéder à toute la musique ! – Avec l’IA, c’est le monde entier qui se prend pour Mozart ! Tout est hyperfragmenté, décortiqué et amalgamé. Du coup, on oublie les références. Tout se mélange. Si ça continue comme ça, si les modèles s’évanouissent et si la reconnaissance (référence) des talents disparait, qu’est qu’on va transmettre à nos mômes ? – Et si, et si, … Et si c’était l’IA qui était géniale, même encore plus géniale que Mozart, Ravel ou les Beatles ? – … *site fictif au 28/03/24 (Si seulement ce que j’écris pouvait être totalement fictif…) Retour au sommaire La musique et l'IA